Comme une envie de…

Comme une envie de causer un peu de tout ce qui touche-touche à nos corps, de créer des rapports vivants dans ce décor de morts.

Comme une envie de casser la routine, de briser les vitrines de cet amour parfait qu’on nous promet. De gratter le vernis de ce modèle de vie qu’on nous vante, pour caresser des relations qu’on se réinvente. L’envie aussi de chercher à se débarrasser de toutes ces vérités, toutes ces normes intégrées, imprégnées jusqu’à dans notre intimité.

Parler un peu de tout ça dans cette compil’ c’était l’idée. Aborder un bout de ce vaste sujet en mélangeant nos sensibilités. En la faisant en tout cas, on s’est bien poilé·e·s.

Et si ça peut permettre à des langues de se délier, à des expériences de se partager, à d’autres rapports de s’imaginer, p’tet’ bien ça pourrait tout faire péter…

On n’a qu’à pas s’en priver !

Le pourquoi pas du comment ça une compil’ sur la sexualité ?

Après avoir organisé une soirée de partage de textes autour de la sexualité et du sexisme, on s’est dit que ça pourrait être chouette de faire une compil’ avec plus de textes et de chansons traitant de ces sujets qui nous parlent afin de pouvoir les partager avec plus de monde.

Et voilà, le projet était lancé et on a commencé à se bouger autour de ça. Avec plein d’énergie, d’idées et d’envies au début, comme par exemple celle de profiter de ce projet pour mieux discuter entre nous de nos sexualités. Mais, très vite, on a aussi dû réaliser que ce n’était pas toujours facile de discuter de tout ça, notamment des trucs personnels touchant au cors et à la sexualité. Difficile aussi d’aborder dans une compil’, qui est forcément un outil limité, toutes les facettes du sujet de la sexualité… de fait, on n’est pas toujours tombé·e·s d’accord sur les différents extraits proposés et peut-être tant mieux, car ça a créé et créera surement encore des discussions.

Tout cela pour dire que le machin que tu tiens entre tes mains et qui est censé parler de sexualité, de sexe, et de tout ce qui tourne autour de ça, n’est qu’un recueil de choses que certaines personnes du groupe aimaient, et d’autres pas toujours.

Ce n’est et ne sera jamais complet et cela reste une simple contribution à des discussions et réflexions sur ces sujets, sans plus de prétention.

On avait juste envie de le faire.

Lettres d’amour, rencard, débats et ébats : lameremine@collectifs.net

La compil’

1. Comme une envie de…

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:53

Comme une envie de causer un peu de tout c’qui touche-touche à nos corps, de créer des rapports vivants dans ce décor de morts.

Comme une envie de casser la routine, de briser les vitrines de cet amour parfait qu’on nous promet. De gratter le vernis de c’modèle de vie qu’on nous vante, pour caresser des relations qu’on se réinvente.

L’envie aussi de chercher à se débarrasser de toutes ces vérités, toutes ces normes intégrées, imprégnées jusqu’à dans notre intimité.

Parler un peu de tout ça dans cette compile, c’était l’idée. Aborder un bout de ce vaste sujet en mélangeant nos sensibilités.

En la faisant, en tout cas, on s’est bien poilé·e·s.

Et si ça peut permettre à des langues de se délier, à des expériences de se partager, à d’autres rapports de s’imaginer, p’têt bien ça pourrait tout péter… On n’a qu’à pas s’en priver !

2. Choisir nos sexualités

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:33

D'après un extrait de la brochure Plaisir de femmes disponible sur infokiosques.net.

3. Non non Jean-François !

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:44

Écrit par Jean-Luc Fonck, interpreté par Sttellla, 1989.

Fiche sur bide-et-musique.com, avec les paroles.

4. Les Coloriés

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:40

Extrait d’un roman d’Alexandre Jardin.

Article de Wikipédia

5. Entre l’amour et l’amitié

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 03:29

Écrit et interprété par Henri Tachan, 1974.

Paroles sur tachan.org

6. Clitoris

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:47

Extrait des Monologues du vagin d'Eve Ensler.

7. Clitobis

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:14

8. …

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:40

Comme une envie de se libérer d’une éducation qui nous a conditionné au point de nous faire reproduire ces mêmes mécanismes que l’on voudrait détruire.

Envie de faire exploser la rage, d’arrêter de vivre dans la cage qu’est cette société sexiste et machiste.

Envie d’éloigner la jalousie, la possession, la compétition. En vie de ne pas s’arrêter face aux émotions que ce soit par timidité ou parce qu’on a du mal à briser la frontière entre amour et amitié.

Envie d’une vie sans regrets ni repentir.

Je ne veux pas être morte avant de mourir, je veux vivre une vie sans freins à tous mes désirs.

9. Ton corps ce champ de bataille

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:04

Écrit et interprété par Nocif. Introduction par Les Elles.

Tu t'inquiétais pour ces normes, ces putains de critères de beauté, face à ces mannequins filiformes, ton corps te donnait la nausée, combien de fois t’es tu fait vomir quand chaque bouchée prenait le goût du poison ? Combien de fois as-tu eu l’envie d’en finir quand ton corps était ta prison ?

Tu pensais à toutes ces filles qu'tu trouvais belles sur les afiches, les magazines et tu détestais ton corps ! Tu penses à tous ces regards posés sur toi, à tout c’qu’ils imaginent, tu n’es qu’un bout de viande pour ces porcs !

Ton corps ce champ de bataille !

Aujourd’hui les années ont passé, mais tu ne peux oublier, cette période où tu étais bourreau et victime au sein de cette guerre anonyme, tu penses à tout ce temps perdu à vouloir ressembler à un modèle qui n’existe pas, lorsque la dictature de la normalité s’était immiscée au plus profond de toi.

10. Le beau voisin

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 03:34

Cette histoire est en fait un extrait modifié des « monologues du vagin ». À la base c’était donc une histoire entre une petite fille et sa voisine.

Pourquoi donc l’avoir masculinisée ? Je dirais tout simplement parce que – même si c’est une identité qui ne m’intéresse pas — je suis ce qu’on appelle un garçon et que c’est moi qui ai proposé de reprendre cette histoire. J’étais donc face à une sorte de dilemme. D’un côté j’aime beaucoup cette histoire et j'avais envie de la placer dans cette compil’ pour ce qu’elle raconte et ce qu’elle évoque en moi. De l’autre, je ne suis pas une fille. Un garçon pouvait-il raconter une histoire au féminin ? Peut-être. Peut-être pas. On en a un peu parlé entre nous (filles et garçons mélangées) et, au final, est venue l’idée de « masculiniser » cette histoire.

C’était une décision délicate. D’autant plus que les monologues du vagin partent justement du constat que les sexes féminins sont niés et de cette envie de les faire sortir du silence dans lequel ils sont confinés. Et là, voilà qu’un garçon vient se réapproprier et retranscrire à sa sauce cet effort de visibilisation … Non, mais lui, oh !

J’ai hésité, je me suis longtemps demandé si c’était déplacé. S’il y avait dépossession. Et en même temps, il y avait ce petit truc en moi qui me disait que si cette histoire m’avait parlé, elle pourrait aussi parler à d’autres. Que le propos m’était important et que cette histoire avait évoqué en moi quelque chose de magique.

Cette histoire d’une rencontre impensable ; dénuée de tous regards moraux. Le fait d’aborder simplement des thèmes encore souvent réprouvés dans nos sociétés (la différence d’âge, la sexualité chez les « enfants », l’aspect physique et sans lendemain, mais qui reste une chouette expérience, l’homosexualité, …). Tout nous y est déballé en toute simplicité, comme quelque chose de beau, de bien vécu. Une histoire de découverte de soi et de réconciliation avec son corps, avec son sexe (ce dernier point est beaucoup plus présent dans la version originale).

J’ai fait des essais. J’ai retiré certaines parties. Celles que je pensais qui ne correspondaient pas à une histoire au masculin et qui faisaient plus référence à un vécu de « femmes » dans une société occidentale contemporaine. Je n’ai pas toujours cherché à les remplacer par des « équivalences » masculines par peur de tomber dans la caricature ou tout simplement parce qu’il n’y a pas d’équivalences. Bref, on a fait un essai et le résultat correspondait à mon envie, à ce que je m’étais imaginé. Le résultat final faisait passer ce que j’avais envie de partager en proposant de reprendre ce texte.

En le réécoutant, et avec tous ces questionnements derrière la tête, j’en suis arrivé à la conclusion qu’au final il fallait peut-être partir de l’idée que c’était une toute autre histoire. Raconter cette histoire au masculin ne change pas uniquement le sexe des protagonistes, mais aussi tout le paysage, toutes les connotations, toutes les références, tous les échos auxquels cette expérience peut renvoyer.

Je pense, notamment, que le rapport au sexe est potentiellement bien différent. Mais si le sexe masculin n’est pas tant caché ou nié, on ne peut pas non plus dire que la sexualité des petits garçons soit dégagée de toute pudeur, ni que les modèles qui leur sont plus ou moins imposés leur ouvre les portes vers une sexualité belle et épanouie. Cette pudeur recouvre d’autres formes, mais les interdits, les tabous restent existants. (cf. La masturbation, les érections cachées ou honteuses, la difficulté à parler des changements physiques lors de la puberté et des premières éjaculations, l’homosexualité face aux modèles hétéros, la pression et les fantasmes autour du dépucelage, …).Certes elles ne prennent pas corps de la même manière, elles ne sont pas les mêmes, mais la morale et les normes déploient évidemment leurs tentacules autour de chaque personne vivant dans ce monde. Ce texte, lu au masculin, renvoie donc à ça.

Par ailleurs, la notion de découverte de son corps qui est bien présente dans ce texte relève aussi d’une autre découverte quand elle est vécue au masculin. Mais ça n’en reste pas moins une découverte de quelque chose de plus ou moins nié, car si le sexe masculin est beaucoup plus affirmé et plus ou moins omniprésent, il n’en va pas de même pour la sexualité, ni de la douceur ou de l’érotisme, du plaisir, … et de l’homosexualité.

Voilà, loin de me justifier, j’avais envie de partager ces quelques réflexions avec vous. Aussi pour montrer que cet enregistrement a amené son lot de discussions … qui restent ouvertes.

Certaines diront que plutôt que de leur piquer « leur » histoire les garçons feraient mieux de raconter les leurs. Et c’est en partie vrai. Je n’y suis pas parvenu. Ce n’était d’ailleurs pas mon intention. Et quand bien même je l’aurais fait, j’aurais peut-être encore désiré diffuser celle-là aussi.

Reste par ailleurs, que cette histoire est aussi une histoire d’individus et pas que de « catégories sexuelles ».

En dehors de cette compil’, cette histoire aurait-elle pu exister au masculin ? Je n’en sais rien. Mais j’aimerais bie… Tout comme probablement les filles qui ont été touchées par la version originale.

Finalement, je me suis encore dit que le fait que cette histoire existe aussi au masculin sur ce disque n’empêcherait en rien que les monologues continuent à circuler, qu’il n’y a donc pas nécessairement « dépossession matérielle ». En voici d’ailleurs la version originale, … au féminin donc :

Petit minou deviendra grand

Souvenir : décembre 1965, cinq ans

Maman me dit avec sa grosse voix qui m’effraye d’arrêter de me gratter mon petit minou. J’ai peur de l’avoir abîmé. Je ne le toucherai plus jamais, même dans le bain. Dans le bain, j'ai peur que l’eau rentre dedans et qu’elle me remplisse et que j’explose. Je mets des pansements sur mon minou pour boucher le trou, mais dans l’eau, ils se décollent. Je voudrais un bouchon, comme celui de la baignoire, que je mettras pour empêcher les trucs de rentrer dedans. Pour dormir, sous mon pyjama, je mets trois culottes en coton avec des petits coeurs dessus. J’ai encore envie de le toucher, mais je le fais pas.

Souvenir : sept ans

Edgar Montani, il a dix ans, et il se met très en colère après moi, et il me frappe de toutes ses forces entre mes cuisses. C’est comme s’il m’avait cassé en deux. J’arrive à la maison en boitant. Maman me demande pourquoi, qu’est-ce que j’ai au minou ? Et quand je lui dis ce qu’il m’a fait, Edgar, elle se met à crier dessus et elle hurle que je dois plus jamais laisser quelqu’un me toucher là. J’essaye de lui expliquer : « Il m’a pas touchée, maman, il m’a frappée. »

Souvenir : neuf ans

Je joue à sauter et à me laisser tomber sur le lit et un des montants du lit me rentre violemment dans mon minou. Je pousse des cris stridents qui viennent tout droit de la bouche de mon minou. (Elle pousse quelques cris suraigus.) On m’emporte à l’hôpital et on me recoud la déchirure.

Souvenir : dix ans

Je suis chez mon père. Il fait une fête au-dessus. Tout le monde boit. Je joue toute seule au sous-sol et j’essaye un nouvel ensemble culotte soutien-gorge en coton blanc que la copine de mon père m’a offert. Tout à coup, Alfred, le meilleur ami de mon père, un géant, arrive par-derière moi et m’arrache ma nouvelle culotte et fourre son gros machin dans mon minou. Je hurle. Je donne des coups de pied. J’essaye de le repousser mais il est déjà dedans. Mon père arrive et il a un pistolet et il y a un bruit terrible et il y a du sang partout sur Alfred et sur moi, plein de sang. Je suis sûre que mon minou est brisé pour toujours. Alfred reste paralysé pour la vie et pendant sept ans ma maman m’empêche de voir mon père.

Souvenir : douze ans

Mon minou est un lieu maudit, un lieu de douleur, de saleté, d’horreurs, d’agressions et de sang. Une zone de malédiction. Un endroit qui porte malheur. Je voudrais que ce soit une autoroute entre mes jambes et je partirais, lin, loin d’ici.

Souvenir : treize ans

Notre voisine est une ravissante jeune femme de vingt-quatre ans. J’arrête pas de la regarder. Un jour, elle me dit de monter dans sa voiture. Elle me demande si j’aime embrasser les garçons et je lui dis que j’aime pas ça. Alors elle me dit qu’elle va me montrer un truc, et elle se penche sur moi et elle m’embrasse tellement délicatement, avec ses lèvres sur mes lèvres et elle glisse sa langue dans ma bouche. Waou ! Elle me demande si je veux venir chez elle, et à nouveau elle m’embrasse et elle me dit de me détendre, de ressentir les choses, de laisser nos langues se découvrir. Elle demande à maman si je peux venir passer la nuit chez elle et maman est toute contente qu’une aussi belle dame s’intéresse à moi. J’ai peur, mais j’ai hâte. Son appartement est génial. Elle a fait mettre du tissu sur les murs. C’est les années 70, il y a des perles partout, des coussins en peluche, des lumières tamisées. Et là je décide que quand je serai grande, je serai secrétaire (ndlr  : eh oui, ça craint, hein !) comme elle. Elle se prépare une vodka et me demande ce que je veux boire. Je dis pareil qu’elle et elle me dit qu’elle croit que ma mère aimerait pas beaucoup que sa fille boive une vodka. Je dis qu’elle aimerait sûrement pas beaucoup non plus que sa fille embrasse des filles sur la bouche, alors elle me prépare une vodka. Puis elle se change, elle met un teddy en satin chocolat. Elle est vachement belle. Moi j’avais toujours cru que les gouines étaient moches. Je lui dis « Vous êtes super », et elle me dit : « Toi aussi. — Ouais, je dis, sauf que moi j’ai qu’un soutien-gorge et une petite culotte en coton blanc. » Alors elle m’habille, lentement, avec un autre teddy en satin. Il est lavande comme un ciel de printemps. L’alcool m’est monté à la tête, je suis tout alanguie et prête. Au-dessus de son lit, il y a le poster d’une femme noire toute nue avec une énorme coiffure afro. Elle m’allonge doucement, lentement sur le lit et le frottement de nos corps, rien que le frottement de nos corps, me fait jouir. Puis, elle me fait un tas de trucs, à moi et à mon minou, des trucs que j’avais toujours cru que c’était sale avant, et waou ! Je suis tellement excitée. Elle me dit : « Ton petit vagin sent si bon, il est si frais, je voudrais le garder comme ça pour toujours. » Je deviens dingue, complètement dingue et le téléphone sonne et c’est maman. Je suis sûre qu’elle sait. Elle sait toujours quand je fais quelque chose. Je suis tout essoufflée, j’essaye d’avoir l’air normale au téléphone. Elle me demande : « Qu’est-ce qui t’arrive ? T’as couru ? » Je lui dis : « Non, m’man, on fait des exercices, je prends un cours de culture physique. » Elle demande à parler à la jolie secrétaire, elle veut être sûre qu’il n’y a pas de mecs dans les parages et la dame lui dit : « Alors là, il n’y a pas un seul homme à l’horizon, vous pouvez me faire confiance. » Et après ça, la jolie dame m’apprend tout sur mon minou. Elle me fait jouer avec pendant qu’elle regarde et elle m’apprend tous les moyens de me donner du plaisir toute seule. Elle est super consciencieuse. Elle m’explique bien tout pour que j’aie jamais besoin des mecs. Le matin, j’ai peur d’être devenue une gousse tellement que je suis amoureuse d’elle. Ça l’a fait rire, mais je l’ai jamais revue. Bien sûr ce qu’elle faisait était mal… mais elle le faisait si bien. Plus tard, j’ai compris que je luis devais mon salut. Un salut surprenant, inattendu et politiquement parfaitement incorrect. Elle a transformé mon pauvre petit minou en un coin de paradis.

11. Je m’balance

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:34

Écrit et interprété par Barbara, 1971.

12. La grande messe

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 04:44

À propos de la perturbation de la basilique…

Voilà sous ces airs de pas d'airs et de bonne blague, ce texte a en fait été retrouvé sur le site www.cemab.be (ancêtre d'Indymedia Bruxelles). L'action y était revendiquée et expliquée. Ça nous a plu, nous avons donc décidé de la mettre en son.

Même si le média, la mise en scène et le ton journalistique peuvent parfois rendre la chose spectaculaire, cette action s'est bel et bien passée dans la vraie vie.

Voici l'annonce postée sur cemab et, vu que le texte est un peu longuet à l'écoute et qu'il touche à beaucoup de choses, on vous le remet aussi. Allez hop, en avant !

« Perturbation à la grande messe de la basilique de Koekelberg

La grande messe qui se tenait ce jeudi 24 juin a eu l'honneur d'une petite visite originale.

Ce jeudi, la grande messe qui se tenait à la basilique de Koekelberg et qui avait l'honneur d'accueillir une délégation de 70 prêtres a été quelque peu perturbée.

L'archevêque Monseigneur Léonard ne pouvait malheureusement pas faire partie de cette grande fête, mais cela n'a pas empêché un petit groupe de personnes de venir interférer un moment le défilé solennel et silencieux de l'eucharistie, instant rituel de communion avec dieu. Des préservatifs remplis de shampooing sont jetés à travers les bancs de fidèles, de la teinture rouge vient colorer l'eau sacrée d'un bénitier, des slogans sont gueulés et, au moment de quitter l'assemblée hostile à l'intervention, deux alarmes suspendues à des ballons d'hélium s'envolent vers les hauteurs de la basilique. Elles vont se nicher contre le plafond et feront résonner leur douce mélodie bien après cette apparition furtive.

Le texte qui suit est également dispersé dans les airs au dessus de la foule:

Mon corps, je veux le sentir et le satisfaire, écouter ses besoins, ses désirs et ses cris de détresse. Car ce sont les miens.

Et si j’ai faim, je ne me prosternerai pas, je ne prierai pas pour la rédemption, je n’attendrai pas le paradis. Je déteste la faim, le froid et la souffrance et c’est pourquoi je volerai des magasins, des églises, des riches.

Si je me sens attiré vers quelqu’un du même sexe, alors je n’irai pas confesser et expier, je n’aurai pas de honte pour mon amour et mon envie. Non, moi je jouirai et je goûterai avec volupté de mon corps et de celui de mon amant.

Si je ne veux pas de bébé et je me retrouve quand même enceinte, je ne me sentirai pas coupable. Je n’essayerai pas de me cacher aux yeux d’un quelconque dieu. Non, moi, si je le veux, j’enlèverai le fruit de mon corps et vivrai en harmonie avec ma décision sur mon futur.

Non, je ne supplierai pas, je ne prierai pas, simplement parce que je ne veux ni merci ni pardon. Ma vie, je la tiens dans mes propres mains et personne n’est digne que je m’agenouille devant lui.

Car j’ai une tête, et avec ma tête je peux réfléchir. J’ai un corps, et avec mon corps je peux sentir. Je peux être moi-même, développer mes propres pensées, frayer mon propre chemin. J’ai mis le feu à la bible, à tous les livres saints et aux codes légaux avec le soufre de mon individualité.

Et par là, je suis maintenant capable de rêver et je combats tout ce qui étouffe mes songeries. Je peux jouir de mon corps et de mon imagination érotique. Je ne veux pas me marier, jamais. Mais je veux embrasser et baiser, beaucoup. Développer des relations basées sur la liberté, fondées sur une connaissance réciproque de désirs et d’idées et pas sur les barreaux d’une union obligatoire et éternelle.

Aujourd’hui je suis venu ici. Je suis venu ici pour bloquer vos mots. Parce ce que je n’accepte pas vos mensonges sur des dieux, des diables et des paradis. Je n’accepte pas la maladie meurtrière que vous prêchez ; les chaînes que vous forgez ; l’hypocrisie avec laquelle vous étouffez vos actes et ceux de vos congénères ; le pouvoir dont vous usez et profitez ; le sang avec lequel vous bâtissez des églises et des palais ; les innombrables guerres que vous avez menées et que vous continuez à mener au nom d’un christ mort et d’un dieu autoritaire. Je n’accepte pas les fables qui sont utilisés pour encager et détruire des gens.

Oui, je pèche, et je le crie haut et fort. Ce n’est pas le diable qui me séduit, mais bien le sang chaud qui bouillonne dans mon propre corps ; et mes propres pensées auxquelles je donne jour après jour forme avec ce que je vois, ce que j’expérimente, entends, lis et sens. La religion est le coup mortel pour la vie, toutes les religions et tous leurs prédicateurs en sont responsables.

Si je viens aujourd’hui, c’est pour cracher à la gueule d’un de ces prédicateurs, le monseigneur L. Car c’est bien son haleine vénéneuse qui répand la soumission de la femme dans des livres, qui renforce les choix des pieux contre l’avortement, qui est aujourd’hui à la tête de cette institution patriote.

Je n’ai pas peur pour les mots de ce type misérable et mesquin. Je ne me résignerai pas face aux agressions de mon être, ni quand elles proviennent des religions, ni quand elles proviennent de ce monde en permanence porteur d’oppression. Je refuse de jouer ce jeu. Et ainsi, je danse sur le rythme de ma vie, le rythme de la révolte qui méprise les symphonies de la mort.

Au nom de moi-même. »

13. …

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:47

Comme une envie de pouvoir parler de ma sexualité en tuant le flic qui est en moi qui me dit : « C’est pas normal ce que tu vas dire, ce que tu fis et ce que tu penses ! »

Envie que l’amour et l’amitié soient libérateurs.

Envie de cultiver la sincérité et la clarté.

Envie aussi de ne pas trop parler, mais de vivre, sentir et découvrir mon corps !

Comme une envie de se défaire des normes qui définissent nos manières d’être garçon, fille, en couple, seul, homo, hétéro ou pas. Car ces rôles renforcent le sexisme et le patriarcat qui font que ce monde de merde se maintient.

14. Pot pourri

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:47

On avait pensé faire une sorte de pot pourri de ces chansons qui nous rentrent en tête malgré nous et qui sont sensées nous faire miroiter l’amour, mais qui sont souvent des odes à la possession, à la dépendance affective et aux relations affectives pourries. Juste histoire de montrer que ce qu’on nous vend comme étant l’ « Amour » nous fout la gerbe et qu’en fait en les mettant l’un au bout de l’autre ces petits bouts deviennent bien plus éloquents.

Quelques semaines plus tard, on est tombé·e·s sur un disque de Ze Revengers où il y avait notamment ça. Alors attention, c’est très très scientifique, mais ça dit ce que ça dit :

« Selon une étude récente menée sur un échantillon représentatif de 100 radios FM :

  • 70% des chansons sont des chansons d’amour, thème choisi, selon les sociologues, pour son caractère consensuel et apolitique…
  • dans 30% des chansons d’amour on retrouve le champ lexical de la propriété (ex : « mon coeur t’appartient », « you belong to me », …)
  • 40% d’entre elles font l’apologie du harcèlement (ex : « every place you stay I’ll be watching you », « j’irai chercher ton coeur si tu l’emportes ailleurs », « je marquerai à tout jamais ton corps », « je t’appellerai tous les jours rien que pour entendre ta voix »)
  • 60% font référence soit à une relation hiérarchique de dépendance (« tant pis si j’en pleure, tu as tous les droits sur mon coeur », « j’ai besoin de toi »)
  • 50% d’entre elles se complaisent dans la tristesse (« il n’y a pas d’amour heureux », « il n’y a pas d’amour sans peine ») voire la douleur (« aimer c’est payer le prix »), l’autre moitié est plus proche du pathétique (« je t’aime comme un fou, comme un soldat, comme une star de cinéma »)
  • dans 30% de ces chansons d’amour il y a les mots « jamais », « toujours », « never », « always », « forever », « pour la vie », « jusqu’à la mort ») …

Amen

15. Mourir con

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 03:35

Écrit et interprété par Casey, 2006.

16. Rien qu’une fille

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 01:05

Extrait du Complot des cagoles, émission féministe plutôt bien foutue !

Tous les premiers mercredis du mois sur Radio Galère, 88.4 FM à Marseille.

17. À tous ceux qui pensent

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 01:13

18. Les invisibles

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:51

A travers cet extrait piqué dans Les invisibles et maladroitement mis en scène pour le rendre vivant, nous voulions aborder un sujet important à nos yeux : la participation des femmes lors des soulèvements sociaux.

Nous sommes toutes et tous convaincu·e·s qu’en temps de conflictualité répandue surgit toujours aussi la question des rapports hommes-femmes et de l’oppresion spécifique qu’elles subissent en tant que femmes. Pourtant nous avons eu bien du mal à trouver un exemple (intéressant) de ces luttes inscrites dans un contexte de critique plus globale. Et celui que nous avons repris ne nous convient pas parfaitement non plus, alors on aimerait bien vous en toucher 2-3 mots.

Il y aurait beaucoup à dire sur le porno, de longs débats à avoir, des échanges d’idées et de ressentis. Ces discussions sans concessions ne devraient probablement pas se clore dans une pauvreté de débat statuant sur un « pour » ou un « contre », mais plutôt garder en éveil une réflexion constante sur ce qui se trame là derrière.

C’est un vaste sujet qui touche aussi à l’érotisme, à la volonté de mettre à jour la chose sexuelle, au poids des différentes morales, à des rapports inter-inidividuels malgré tout ancrés dans ce monde, aux rapports à l’image, à la spectacularisation du quotidien, …

Pourtant, au début des années ’70, alors que la technique et la libéralisation des moeurs (et non pas la « révolution sexuelle » que certain·e·s ont clamée) permettent au porno de se commercialiser, c’est un sacré tournant qui est opéré. Bien loin du caractère subversif que pourrait recouvrir l’idée de se battre contre tous tabous dans un but libérateur et émancipateur, on nous vend des kilomètres et des kilomètres de pellicules qui viennent maintenir le vieux monde en place. Là où des personnes se battaient pour une subversion des rapports sociaux, le capital offre en réponse la marchandisation des désirs. Il y a de quoi avoir les boules, non ?

Sans compter que la plupart de ces films entérinnent des clichés de « femmes-objets-machine-à-(faire)-jouir-toujours-disponible » s’accouplant à des « hommes-insensibles-bêtes-de-sexe » ; tous deux correspondants à des critères de beauté bien précis et en accord avec ce monde.

Nous savons bien que prendre des photos ou pénaliser les « clients » sont aussi des moyens qui sont (et ont été) utilisés par le pire du puritanisme et de l’autoritarisme. À travers cet extrait nous n’offrons pas une méthode. Dans ce cas-ci, comme toujours, la forme sans le fond ne dit rien de la teneur de l’action.

Ce n'est qu'un exemple d’un geste que des femmes ont estimé juste face à ce qu’elles vivaient comme un véritable affront. Le tout dans le contexte de l’Italie des années ‘70 où une révolution sociale semblait à portée de main et où tout devait être remis en cause.

Cet exemple vaut ce qu’il vaut. Il nous amène aussi au constat que notre histoire des luttes est bien pauvre. Alors, si jamais vous avez des idées d’autres exemples qui auraient pu être plus appropriés, n’hésitez pas à nous les faire parvenir. Car nous sommes en recherche.


Cet extrait à un histoire. Nous sommes au début des années ’70. Depuis quelques années des femmes et des hommes font la nique aux normes et aux morales puritaines, certain·e·s parlent même de révolution sexuelle. Le reflux des luttes commence à se faire sentir, un retour à la normale poind le bout de son nez. Et arrive alors (dans l’ensemble des médias de masse) la porno commercialisée à tous les étages. Bien loin du caractère subversif que pourrait recouvrir l’idée de se battre contre tous tabous dans un but libérateur et émancipateur, on nous vend des kilomètres et des kilomètres de pélicules qui viennent maintenir le vieux monde en place. Là où des personnes se battaient pour une subversion des rapports sociaux, le capital offre en réponse la marchandisation des désirs. Car la plupart de ces films entérinnent des clichés de femmes-objets-machine-à-(faire)-jouir-toujours-disponible et d’hommes-insensibles-bêtes-de-sexe ; tous deux correspondants à des critères de beauté bien précis et en acord avec ce monde. Il ya de quoi avoir les boules, non ?

Nous savons bien que prendre des photos ou pénaliser les clients sont aussi des moyens qui sont (et ont été) utilisés par le pire du puritanisme, à travers cet extrait nous n’offrons pas une méthode. Dans ce cas-ci comme toujours, la forme sans le fond ne dit rien de la teneur de l’action. C’est juste un exemple de ce que des femmes ont estimé juste dans le contexte de l’Italie des années ’70 où une révolution sociale semblait à portée de main.

Cet exemple vaut ce qu’il vaut. Il nous amène aussi au constat que notre histoire des luttes est bien pauvre. Alors, si jamais vous avez des idées d’autres exemples qui auraient pu être plus appropriés, n’hésitez pas à nous les faire parvenir. Car nous sommes en recherche.

19. Humour

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:05

Écrit et interprété par Sophistick. Enregistré en live pendant le Complot des cagoles.

20. …

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 01:00

Envie d’exploser en moi des barrières et des blocages qui persistent. Un mélange de timidité et de réflexions anti-patriarcales et anti-sexistes pour que j’ose de nouveau dire quand j’aime ou quand j’ai envie d’une personne, pour que j’arrive à faire le premier pas, à prendre l’initiative avant que j’abandonne.

Comme une envie d’embrasser et de faire des câlins à plein de personnes.

Envie que cette compil’ ne soit qu’un début et qu’en nous ça résonne.

[…]

21. J’vais y réfléchir

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 01:41

Écrit et inteprété par Dréo.

22. Vulve en résistance

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 03:31

Tiré du double CD des Monologues de ma teuch'.

23. La revanche

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 04:07

Écrit et inteprété par Ze Revengers.

Penser les plaies qui restent à vif
Faire taire les voix qui nous répriment
Ignorer ce regard qui nous juge
Dépasser ce qui m'a construite en faisant mal
Je ne veux pas grimaçer
Dans mes souvenirs douloureux
Je ne veux pas rendre la pareille ni le centuple
Je ne veux pas éduquer mon agresseur
Je veux me sentir libre
Je veux qu’on soit toutes libres
Ma revanche je la prend pour ça

L’amertume
pourrait l’emporter sur le reste
la bile avoir le goût du sang
en grandissant
je veux sortir
sortir du cercle de faire mal
pour toutes les fois où j'ai eu mal
Chevaucher le vent
construire
trouver ma place, aimer l’espace
Ma colère était destructrice
ma rage est libératrice

Il y a des prisons d'où il faut sortir
des poisons dont il faut détruire les effets
des barrages à faire sauter, des blocages à surmonter
Il y a des blessures qu’il faut nommer, des secrets à vomir
et des injustices qu’il ne faut plus supporter.

Je veux qu’on soit tous libres
C’est le sens de notre revanche
Et je la prend chaque jour
Quand je sais encore trouver des forces
Dans des moments complices entre copines
Quand on construit notre riposte ensemble

Quand je sais que je n’hésiterais pas
à me défendre, à nous défendre
C’est quand la joie et la colère
peuvent sortir librement
C’est quand je sais dire non
Alors seulement mes oui sont sincères

Peut-être arriverai-je à vous faire payer
mais une fois cela fait que me reste-t-il ?
Vous n’auriez qu’à disparaître, pas à évoluer
et moi sur mon fil aurais-je avancé ?

Pourquoi attendre que le plait soit froid ?
Quand je peux mordre à pleines dents
avec joie dès maintenant

Ma revanche je la prend aussi pour moi
— aller plus loin
C'est ça qui la rend précieuse
— qu’assouvir ma vengeance
Ma revanche c’est celle qui m’aide
— prendre goût à la vie
À ne pas être une victime
— à cette révolte qui ne finit jamais

Il faut tellement d’énergie pour se construire,
quand on apprend qu’à se taire
Tellement d’énergie pour se soigner,
quand le temps passe et rouvre les plaies
Cette énergie peut bien s’alimenter de cette douleur
et de ces méfaits transformés
Il faut du temps mais il est compté et décompté

Et puisqu’on ne vit qu’une fois,
je prend ma revanche
je prend ma revanche
Ma hargne est sensible
et ne veut pas changer,
Je prend ma revanche

Ma revanche avance masquée,
ma revanche est accessible à tout le monde,
et nous cherchons à nous déployer
En croisant nos trajectoires
Ma revanche avance masquée
ma revanche me fait avancer
puise-là dedans comme on reprend ses forces !

Découvrir des facette communes
Et construire une revanche collective
Ma revanche ne se nourrit que de rage de vivre !
De rage de vivre

24. Wendo

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 03:39

Où trouver des cours d’autodéfense féministe ?

Belgique

Garance ASBL (Seito Boei)
www.garance.be
info à garance.be
Tél. 02 216 61 16

D-clic ASBL (Wendo)
www.wendo.be
wendo à skynet.be
Tél. 04 224 04 95

Marie Dewez (Wendo)
www.marieetmarie.be
mariedewez à marieetmarie.be
Tél. 0495 15 23 05

Canada

Cran des femmes www.cpvc-cran.net
info à cpvc-cran.net
Tél. 514 850 0786
Fax 514 850 0642

Centre de prévention des agressions
ACTION – autodéfense pour femmes et adolescentes
www.cpamapc.org
centre à cpamapc.org
Tél. 514 284 1212
Fax 514 284 1017 

France

Association Autodéfense et Autonomie. (Lyon)
autodefenselyon.lautre.net
autodefense.autonomie à laposte.net

Association Brind'acier (Dijon et région de Lyon, mais tourne en France ; Fem Do Chi)
contact_femdochi à yahoo.fr

Association de Santé Solidaire et Prévention des Agressions (en Rhône-Alpes mais tourne en France)
— Stages Riposte —
riposte à pimienta.org

Diana Prince (essentiellement région de Paris, mais tourne en France ; Seito Boei)
myspace.com/feministselfdefense
dianaprince888 à gmail.com

Association Défense légitime (région de Marseille, Seito Boei)
06 50 47 61 77

Faire face (région de Toulouse ; Fem Do Chi)
Tél. 05 6248 5666
Fax 05 62 21 28 38

Suisse

FEM DO CHI – Association d’autodéfense pour femmes et adolescentes
info à viol-secours.ch
Tél. 022 344 42 42

25. Discowgirlz

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:35

Écrit et interprété par Robotníčka, 2004.

Maman m'a dit : "faut pas aller là-bas, papa t'interdit de te ballader la nuit, les petites comme vous, ça marche pas dans les bois car le loup, un soir, vous mangera". Mais moi j'ai pas peur avec mon revolver, je suis invincible, pas une proie facile! Papa m'a dit "faut pas aller là-bas, maman t'attend quand elle ne t'entend pas, les petites comme vous ça reste tranquille chez soi, ça ne court pas partout... J'ai déjà dit, je crois". Mais moi j'ai pas peur avec mon revolver, je suis invincible, pas une proie facile! Nous sommes les Reines des Forêts de l'Est, on ne craint pas la mort, on ne craint pas le reste. On taquine le loup avec les copines, on lui fait peur au loup avec la carabine.

26. …

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 00:52

Comme une envie de tout faire péter pour pas laisser à Hollywood au patriarcat ou au capital la possibilité de brimer ma/nos sexualité/s.

Comme une envie de pouvoir profiter dans une confiance mutuelle de nos corps qui s’arquent quand, du couple à l’amour romantique, on commence à péter nos carcans.

Parce que j’ai envie de pleurer à chaque fois que j’entends que ce truc qui peut nous faire autant de bien continue à abîmer tellement de monde autour de moi.

[…]

27. Avortement

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 01:55

« L’arrivée d’un enfant n’est pas nécessairement un cadeau. Elle peut être vécue comme une violence. »

Ce texte est un assemblage de plusieurs extraits — quelque peu adaptés, mais quand même grandement inspirés — du très bon livre : « Réflexions autour d’un tabou – L’infanticide » (pour le trouver on vous donne des contacts plus loin.)

Nous avons particulièrement apprécié ce livre parce que, tout en prenant compte des oppressions spécifiques vécues par les femmes dans une société fortement empreinte par le patriarcat, il met aussi en avant les enjeux économiques, politiques, religieux et identitaires que recouvre le « contrôle des naissances ».

A travers la démonstration des liens entre les différentes formes de pouvoir, nous avons retrouvé le constat qu'on ne peut combattre le patriarcat et le sexisme sans combattre le monde dans lequel ils sont apparus et qui se maintient aussi à travers eux.


Et un petit mot sur le livre, son histoire, son écriture, …

« Nous sommes huit femmes à avoir décidé d’écrire et de publier cette brochure. Huit femmes de vingt-huit à soixante-quatorze ans. […] Ce qui nous a rassemblées et qui nous rassemble, ce n’est pas le fait d’être mère ou pas, mais le fait d’être, parce que femmes dans cette société, toutes traversées par les questions de maternité. Ce qui nous rassemble, c’est aussi que nous n’aimons pas ce monde tel qu’il est et que nous voulons agir contre toutes les dominations et les oppressions, et donc entre autres contre le patriarcat.

Au départ de notre envie de réfléchir collectivement, il y a l’histoire d’une femme jetée en prison pour infanticide. Cela nous touche et nous interroge. Nous révolte aussi, […]

Or nous sommes de celles qui pensent qu’il ne faut pas laisser aux spécialistes le monopole de la réflexion et de la parole sur les sujets qui nous concernent directement.

[…] Nous avons eu beaucoup de débats, de discussions, de confrontations. Nous avons connu beaucoup de doutes. Nous en avons encore. […] Nous n’avons ni la prétention d’être exhaustives sur le sujet, ni même celle d’avoir épuisé les thèmes que nous avons abordés.

Nous sommes dans cette volonté de rendre visible l’invisible, et c’est en ce sens que nous nous inscrivons dans la continuité des luttes des femmes : sortir du secret et du privé et rendre public ce qui fait notre oppression pour pouvoir nous en débarrasser. Et, au cœur de cette oppression, il y a l’interdiction de choisir in fine de ne pas avoir les enfants dont nous ne voulons pas.

[…] Notre parti pris est d’être contre la culpabilisation des femmes, contre la prison, contre notre déresponsabilisation. Nous ne sommes ni coupables, ni malades, ni victimes. »

Pour se procurer le livre, parler avec les auteures, … vous pouvez écrire à :

Bbornot
12, rue Pouzonville
31000 Toulouse
ou envoyer un mail à : bbornot@gmail.com

et puis, le livre se trouve en version photocopillable sur infokiosques.net.

28. Pas d’enfant

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 02:16

Écrit et inteprété par Henri Tachan, 1974.

Paroles sur tachan.org

29. Y a personne à embrasser…

  • Télécharger : Ogg | MP3
  • Durée : 04:27

Yep, pour terminer un petit montage réalisé à partir d’une plage sonore produite par BohwaZ.

On est tombé dessus un peu par hasard, et on a bien accroché. On a ratiboisé ce morceau pour des questions de longueur, mais ça vaut la peine de l’écouter dans son entièreté.

Album disponible sous licence Art Libre.